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Gianni di Lorena

QUI est Gianni ?

Gianni di Lorena est le nom de plume de Jean de Lorraine, pris en mémoire d’un ami disparu.

S’il est bien originaire des terres de Lotharingie, il s’est exilé dans les hauteurs des Vosges où il vit aujourd’hui retiré dans un chalet à flanc de montagne, en compagnie de ses chats, du vent, de la neige, des vastes forêts de pins noirs et des choses qui rôdent par les nuits sans lune.

Il milite pour qu’à l’instar du jogging, le port du pyjama soit reconnu comme une tenue acceptable en tous lieux et à toute heure, et pour que l’on puisse inventer des plats en ajoutant à la marmite tout ce qui nous fait envie sans avoir à faire de choix.

Il écrit chaque jour au coin du feu, poussé par ce besoin millénaire qu’ont les hommes de s’inventer des histoires et les raconter aux autres.

QUI respire sous les mots ?

L’auteur s’est bien volontiers soumis à un interrogatoire en règle olniesque.

Carnet papier ou ordinateur ? Ordinateur, idéalement. Crayon et papier, lorsque les choses de la forêt coupent les lignes électriques. Et puis, une Underwood portable lorsque je suis en fui… en déplacement. (Toux gênée de G. d. L.)

Brouillon conservé ou jeté ? Je ne conserve rien, je ne laisse aucune trace. On ne sait jamais ce que le passé peut vous renvoyer à la figure.

À table ou en marchant ? Si vous êtes assez téméraire pour écrire en marchant, grand bien vous fasse. Mais ne vous étonnez pas de tomber dans un trou, ou de changer de dimension sans vous en apercevoir.

Matin, soir ou nuit ? La nuit est à la fois plus dangereuse, mais aussi plus sûre. Vous ne savez rien de ce qui s’y cache… mais personne ne voit ce que vous y faites.

Pourquoi écrire ? En exhumant un manuscrit intitulé Chroniques du Ponant, rédigé près de six siècles plus tôt par un certain Languepreux, j’ai réalisé combien nous avons tendance à oublier les histoires qui ont fait l’Histoire. C’est pourquoi j’ai décidé d’adapter ces Chroniques pour la scène et redonner vie à… quoi ? Comment ça, vous ne savez pas de quoi je parle… ?

Pour qui écrire ? Je crois que l’on écrit toujours pour Soi, sur Soi, de Soi, mais à destination de l’Autre, qui nous renverra à nous-même avec peut-être quelque chose de neuf, de changé. Même un journal intime, je crois, est écrit avec l’espoir, le désir informulé que ce que l’on ne peut dire, seulement écrire, soit lu, révélé, mis à la lumière.

Qui est votre lecteur ? Vous voulez dire spectateur, n’est-ce pas… ? (Petit rire de G. d. L.) Je n’ignore pas que certains apprécient de lire du théâtre, mais enfin, avouez qu’une pièce prend tout son sens lorsqu’elle est vue, écoutée. Mais pour répondre à votre question : je l’ignore. Je n’ai jamais assisté aux représentations moi-même, seulement à la répétition générale.

Écrire, est-ce se mentir à soi-même ou aux autres ? L’écriture participe toujours d’une forme de lucidité et de passage à la clarté. Même lorsque l’on est persuadé d’écrire un mensonge.

Une expression idiomatique qui pourrait vous synthétiser ? Je refuse la synthétisation. C’est la porte ouverte à la fermeture des fenêtres.

S’il fallait un dernier mot à votre existence, lequel choisiriez-vous ? Non. Est-ce une menace, madame ? Je croyais que nous étions du même côté.

Et un premier mot ? (G. d. L. vagit comme un nouveau-né.)

Êtes-vous plutôt errant ou rectiligne ? Parfois il faut aller droit au but sans perdre de temps, car il en va de votre survie. D’autres fois, il est important de savoir flâner et se laisser surprendre. Notez que je ne suis doué pour aucun des deux.

Votre existence est-elle le roman que vous espériez ? Sous-entendez-vous que je ne suis pas qui je prétends être… ?! (G. d. L. se lève pour partir en claquant la porte, mais la journaliste l’apaise et le convainc de se rasseoir.)

L’inspiration a-t-elle un visage, existe-t-elle seulement ? Oh ! de nombreux ! Pas toujours très ragoûtants, remarquez. Je les vois souvent derrière les vitres, du coin de l’oeil, quand ils croient que je ne fais pas attention.

Quel livre auriez-vous voulu écrire vous-même ? (Sourire de G. d. L.) Ah ! Je vous voir venir ; c’est une question-piège ! Si j’avais écrit tel ou tel livre, j’aurais été leur auteur, donc quelqu’un de différent, et non moi-même. Et, étant moi, je n’ai donc pas écrit ces livres ; puisque je suis moi, et pas eux. Vous me suivez… ?

Un poème que vous connaissez par cœur ? Mais enfin, quel rapport avec la publication du livret de mes pièces ? C’est pour ça que je suis ici !

Le personnage que vous seriez dans votre récit ? Aucun ! On ne peut pas dire que l’Histoire ait été très clémente avec eux.

Celui que vous ne voudriez pas rencontrer ? (G. d. L. hésite et jette un coup d’oeil nerveux vers les coins d’ombre de la pièce.)

Ce qui vous ferait renoncer à l’écriture ? J’ai déjà renoncé. Cet ouvrage, je l’ai commencé il y a longtemps. Je me suis interrompu de nombreuses fois, pensant ne jamais reprendre. C’était une renonciation chaque fois. Et puis un recommencement, différent.

Votre premier écrit ? Si l’on parle du premier écrit quelque peu significatif, je crois qu’il s’agit d’une timide lettre écrite à Lady Orlando, vers 1810, à propos de son poème The Oak Tree, qu’elle avait eu la grâce de me laisser lire.

Votre dernière ligne ? Pas « À l’aide ! », j’espère.

Le lecteur que vous aimeriez avoir ? À nouveau, je n’ai rien contre la lecture du théâtre – et j’imagine que le coût est moindre –, mais enfin, je suis d’avis que venir voir la pièce sur scène constitue une expérience bien plus complète, et que chacun en aura pour son argent.

Celui que vous fuyez ? Le critique, assurément ! Mon professeur de chant à l’opéra affirmait qu’il n’est pas pire engeance que le critique. Je crois qu’elle avait raison : imaginez combien il faut être triste et aigri pour décider de dédier sa vie à critiquer ce que les autres font et créent, plutôt que de faire, de créer soi-même !

Envie de discuter avec lui ?

OLNI est la courroie de transmission. Servez-vous en !

Roman à paraître le 7 novembre 2024.

Mutatis Mutandis
Pavane des Fées Sans-gêne
Acte I

Lisez le prospectus que l’on vous tend devant le théâtre :
« Présenté ce soir sur la scène : le premier acte de la Pavane des Fées Sans-gêne par Gianni di Lorena, un des dramaturges les plus en vue du moment !
Vous en connaissez sûrement déjà les protagonistes : ce sont ceux des contes de fées, des plus célèbres aux moins illustres.
Mais qui sont, au fond, ces personnages ? Qui deviendraient-ils, si les lois intangibles du conte ne leur imposaient pas une immuable identité, décidée à peine les mots “Il était une fois” prononcés ? Si leur cheminement constituait plutôt la forge d’une identité, à même de laisser une empreinte dans le monde ?
Changeant ce qui devait l’être, le cycle MUTATIS MUTANDIS fait dépasser ces figures de leur cadre pour donner corps à l’impalpable et fugitif matériau du conte de fées. Ce soir, venez assister à la fondation des routes qui, enfin affranchies du joug de la fatalité, mèneront ces héros à la postérité.
Déjà conquis ? Réservez dès à présent vos billets pour le deuxième acte… »

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