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Alex de Landes

QUI est Alex ?

Alex de Landes aime les mots crus et les peaux à nu.

Journaliste, elle écrit par ailleurs depuis plusieurs années sur les thèmes du désir et de l’intime. Elle a collaboré à plusieurs épisodes du podcast érotique « Le Son du désir » et publie aussi des nouvelles, disponibles sur son blog (nussurlelit.fr), et des mini-séries sur son compte Instagram.

Femme sinueuse est son premier roman.

QUI respire sous les mots ?

L’autrice s’est bien volontiers soumise à un interrogatoire en règle olniesque.

Carnet papier ou ordinateur ? Smartphone ! J’écris partout et tout le temps, j’ai besoin de consigner les mots
dès qu’ils se présentent. Pour le roman, assez naturellement, l’ordinateur a pris le relais. Prendre des notes sur papier a beau faire partie de mon métier, au fil des ans mon écriture est devenue trop illisible pour me contenter.

Spirale ou agrafe  ? Agrafes ! Quand malgré tout j’arrache une feuille de calepin, elle est rapidement suivie d’autres, il s’agit de ne pas les (s’ ?) éparpiller.

Brouillon conservé ou jeté ? Je conserve tout… je n’ai toujours pas décidé si c’est un défaut ou une qualité.

À table ou en marchant ? Au quotidien, je cours plus que je ne marche, mais quand les mots s’invitent, il faut vite les attraper, un peu comme des papillons qui sinon ont vite fait de m’échapper. Pour les longues séances d’écriture, j’ai un petit bureau dédié.

Matin, soir ou nuit ? Je n’ai pas de règle ! Mais en général, quand je prévois de commencer au matin, le temps que tout se mette en place, ça se termine à la nuit. Et puis, il y a dans les heures sombres une quiétude et un décalage au monde qui m’attirent.

Pourquoi écrire ? C’est l’autrice Pauline Delabroy-Allard qui en parle le mieux : « J’écris parce que le regard de ma mère s’évapore, parce que son silence m’enveloppe. J’écris pour remplir les vides. J’écris pour voir après. J’écris pour plaire. J’écris pour passer la nuit. J’écris pour triturer du bout du
doigt les blessures de l’existence. J’écris pour déplaire. J’écris pour ne plus avoir peur. J’écris pour sauver ce qui peut l’être. J’écris pour savoir qui je suis. Si je n’obtiens pas de réponses,
alors j’inventerai. »

Pour qui écrire ? Pour moi d’abord, parce qu’il s’agit d’un acte terriblement égoïste : il demande la chose la
plus difficile à conserver pour soi, du temps. Mais aussi — c’est tout le paradoxe de l’écrivain — pour partager : avec les personnes qui se reconnaîtront, qui seront émues, touchées, ou qui peut-être s’interrogeront.

Qui est votre lecteur ? Un confident et un étranger à la fois. C’est un peu vertigineux.

Écrire, est-ce se mentir à soi-même ou aux autres ? Un peu des deux…

Êtes-vous une bonne menteuse ? Oh, oui !

Le mot qui vous touche ? Tendresse.

Une expression idiomatique qui pourrait vous synthétiser ? Qui ne tente rien n’a rien.

S’il fallait un dernier mot à votre existence, lequel choisiriez-vous ? Amour.

Et un premier mot ? Bienvenue.

Êtes-vous plutôt errant ou rectiligne ? J’essaie d’errer au milieu des lignes de ma vie !

Votre existence est-elle le roman que vous espériez ? Et même davantage ! Je la compare souvent à une série Netflix (il commence à y avoir beaucoup de saisons).

L’inspiration a-t-elle un visage, existe-t-elle seulement ? L’inspiration c’est un courant d’air, un rayon de soleil sur la joue, une ombre sur le mur, un parfum oublié. Un rire d’enfant, un ventre qui vrille. Elle est partout.

Pour votre tête-à-tête avec un autre écrivain (vivant ou mort), qui inviteriez-vous ? Wendy Delorme ! Son écriture à la fois sauvage et précise me fascine.

Quel livre auriez-vous voulu écrire vous-même ? Il y en a tant ! S’il faut choisir : L’Inconduite, d’Emma Becker.
Tout y est : la très belle écriture érotique, la distance sur soi, le regard désabusé et pourtant tendre sur les hommes. Elle dit tant d’eux à travers elle, et vice-versa.

Un poème que vous connaissez par coeur ? Mon rêve familier, de Verlaine. Un éblouissement de lycéenne. Je fais toujours ce rêve, étrange et pénétrant, d’une femme inconnue…

Un personnage de pièce de théâtre que vous pourriez incarner ? L’héroïne des Caprices de Marianne, de Musset.

Le personnage que vous seriez dans votre récit ? Je crois que c’est clair…

Celui que vous ne voudriez pas rencontrer ? Iels sont tou·te·s une part de moi.

Ce qui vous ferait renoncer à l’écriture ? La mort.

Votre premier écrit ? Un roman, en CM2. J’ai oublié le sujet exact, mais il dort toujours dans un tiroir chez mes parents.

Votre dernière ligne ? Un tweet, il y a une heure.

Le lecteur que vous aimeriez avoir ? Mon compagnon.

Celui que vous fuyez ? Le méchant, l’envieux.

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Roman, paru le 27 juin 2024

Femme sinueuse

« Son sourire dans l’ascenseur, à la fin, nonchalant, naturel : “j’ai la bouche encore pleine de toi.” Ces quelques mots
contenaient toute la netteté, l’indécence farouche de cette nuit-là. »

Ce livre est un récit d’émancipation par le corps, par le sexe. Ni histoire porno ni journal intime, Femme sinueuse est une quête de (re)naissance féminine, qui interroge la lignée familiale, la maternité et le couple.

Aux textes érotiques qui scandent le roman, Alex de Landes mêle une parole libre, radicale : être soi oblige à la démultiplication de la chair et des sens.

Jusqu’au vertige.

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