QUI est Gabriel ?
Depuis le prix du roman gay en 2020 décerné à son premier roman, Gabriel Kevlec navigue dans l’entre deux : entre deux âges, entre deux métiers, entre deux vies.
En amour fou à lier, passionné de poésie, d’art et de théologie, ses textes célèbrent les mots, l’amour sous toutes ses formes, une valse de l’Eros et de l’Agape, tant qu’il y a l’émoi, tant qu’il y a l’incandescence, tant que cela nous prend la main et le coeur pour danser sur les vagues…
Lui(t), à la folie est son cinquième roman.
QUI respire sous les mots ?
L’auteur s’est bien volontiers soumis à un interrogatoire en règle olniesque.
Carnet papier ou ordinateur ? Les deux ! Le carnet me suit partout, et l’ordinateur réorganise et retravaille mes écrits semés dans des endroits improbables.
Spirale ou agrafe ? Ni l’un ni l’autre, je plaide pour la sublime anarchie du désordre et des feuilles volantes.
Brouillon conservé ou jeté ? Jeté, sinon je vivrais dans un océan de papier.
À table ou en marchant ? En marchant, pour écrire dans ma tête au rythme de mes pas métronomes.
Matin, soir ou nuit ? Matin très tôt, dès 4h, lumière bleue dans la nuit noire qui borde mes nuits blanches.
Pourquoi écrire ? Pour me rappeler et pour oublier. Pour bâtir et pour ravager. Pour pleurer sans bruit et pour murmurer d’assourdissants « je t’aime ».
Pour qui écrire ? Pour Lui. Lui dont l’absence a mis ma vie en miettes, Lui qui m’a offert une seconde naissance, envers qui ma dette d’amour est proprement inestimable, Lui dont la peau se suture si bien à la mienne, dans les bras duquel je suis si bien. Pour tous mes Lui. Et tous les vôtres.
Qui est votre lecteur ? Avec un peu de chance, quelqu’un qui croit encore aux contes de fées.
Écrire, est-ce se mentir à soi-même ou aux autres ? Il n’y a pas de mensonge dans l’écrire, juste une sublime poétique de l’impossible.
Êtes-vous un bon menteur ? Il faut croire que oui… jusqu’à un certain point : celui de la douleur et des regrets.
Le mot qui vous touche ? Grâce.
Une expression idiomatique qui pourrait vous synthétiser ? Être au septième ciel !
S’il fallait un dernier mot à votre existence, lequel choisiriez-vous ? Merci.
Et un premier mot ? Pardon.
Êtes-vous plutôt errant ou rectiligne ? Errant : quel bonheur que de se perdre et de découvrir des chemins que l’on n’aurait jamais pensé arpenter un jour…
L’inspiration a-t-elle un visage, existe-t-elle seulement ? Je ne sais pas si elle a un visage, mais elle a assurément une couleur…
Pour votre tête-à-tête avec un autre écrivain (vivant ou mort), qui inviteriez-vous ? Alors… d’instinct je dirais James Woody, mais il a intérêt à être en forme : j’ai un demi-milliard de questions !
Votre existence est-elle le roman que vous espériez ? Non, mais uniquement parce que je n’espérais rien à l’origine. Aujourd’hui, elle est… tout simplement belle.
Quel livre auriez-vous voulu écrire vous-même ? La Faiblesse de Dieu, de Caputo. Un livre découvert il y a peu et qui bouleverse littéralement ma vie.
Un poème que vous connaissez par coeur ? Beaucoup, je le crains… Il est que j’aime me bercer de poésie, alors les mots finissent par rester. En ce moment, des poèmes de Siméon valsent dans ma tête.
Un personnage de pièce de théâtre que vous pourriez incarner ? Aucun. J’ai suffisamment souffert pour arracher le masque, ce n’est pas pour m’en coller un nouveau sur le visage.
Le personnage que vous seriez dans votre récit ? Un petit morceau de chacun : après tout, on écrit avec ce que l’on est.
Celui que vous ne voudriez pas rencontrer ? C’est un peu tard pour poser cette question, malheureusement.
Ce qui vous ferait renoncer à l’écriture ? Rien, je crois. Certains s’oublient au fond des verres de téquila, moi j’ai choisi l’encre. Reste à savoir lequel est le plus dangereux à terme…
Votre premier écrit ? Pas sûre de m’en souvenir ! De la poésie, ou du moins un essai de poésie, sans doute.
Votre dernière ligne ? « Ma prière est une réponse à Son appel, un désir en écho à Son désir, non pas un désir de quelque chose mais le désir d’un ébranlement qui viendrait caresser la chair de l’existence ordinaire, pénétrer au plus profond des coeurs, y insufflerait un espoir immense et absolu ; en fait, je crois que je prie pour que le monde se souvienne comment prier.»
Le lecteur que vous aimeriez avoir ? Très scolaire, j’ai le syndrome de la bonne élève qui espère que son professeur la lise… alors, tout ceux, et ils sont nombreux, qui m’ont appris et m’apprennent encore chaque jour, chaque dimanche, chaque page.
Celui que vous fuyez ? Moi-même, je crois.
Roman, paru le 12 septembre 2024.
Lui(t), à la folie
Une rencontre sur les réseaux, des mots échangés, des photos aussi, et le coeur qui bat plus vite d’un coup. Ça a commencé comme ça commence toujours finalement, rien d’original.
Oui mais voilà, moi je croyais à la magie, aux coups de foudre, à la poussière de fée qui fait s’envoler, claque trois fois des talons et suit le chat souriant sur un chemin qui s’efface derrière tes pas.
Je suis tombé amoureux. Lui, non.
C’est une histoire vieille comme le monde. C’est une histoire qui aurait pu s’arrêter là.
Sauf qu’il a voulu m’essayer.
Comme on essaye un pull trop petit.
Et les coutures ont lâché.
Envie de lire ce qu’il écrit ?
OLNI exauce vos vœux.