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OLNI vous conte…

IL FAUT QUE JE VOUS RACONTE…

Joyeux anniversaire

   Quelle idée folle que de se lancer dans le monde de l’édition, non ? Faut-il aimer ce milieu-là pour y croire. Et pourtant, avec Valérie, Catherine, Raphaël, Olivier, Jessika — pour citer les principaux acteurs olniesques —, nous n’avons pas hésité à nous envoler vers cet univers. Il y a un an, nous déposions les statuts et nous voilà, avec un catalogue, des auteurs, des plans sur la comète, des chiffres sur Excel, un site, une boutique et des
questions et des réponses et encore des questions. Comme celle-ci : connaissez-vous OLNI ?

   Non ? Oui ? Peut-être ?

   Alors, il faut que je vous raconte…

   Un jour, j’ai découvert une nouvelle planète.

   Je l’ai baptisée Éditoris (parce que j’aime bien les noms qui se terminent en « is », c’est joli). Sur Éditoris, il existe des paysages de papier, des êtres de mots et de sang, des sources numériques, du soleil bizarre et plusieurs ciels qui se partagent l’air ambiant. En lorgnant de plus près, mais vraiment de très très près, j’ai repéré OLNI, pays microscopique qui ne se prend pas pour la grenouille de La Fontaine. Parce qu’OLNI connaît la fin de l’histoire avec le copain du batracien.

   En lisant la genèse d’OLNI, trouvée dans une bibliothèque olnienne, j’appris l’existence d’un vilain pas beau – Despotismas — qui, estimant que certaines Dircoliennes commençaient à avoir trop de place au sein de son palais, leur envoya son alter ego Absurditas, pour les bouter hors de son royaume. Bien cachée derrière ses archers, ses
cavaliers et ses fantassins, Absurditas éructa ses ordres à la gomme et créa une bataille pagaille épique.

   Vêtues de leur cotte de maille anti-imbécillité, les Dircoliennes firent fi des fléchettes mollesfolles et s’en furent ailleurs, chercher un pré rond pas trop carré, accompagnées de celles et ceux gagnés à leur cause, apportant chacun leurs plantes vertes et leur conviction de ne pas tout prendre au pied de la lettre, mais animés par la ferveur de la poser sur un piédestal, parce que la lettre, c’est la vie. Oui, il n’y a pas que le gras.

   Les Dircoliennes ont donc rassemblé ces missionnaires maniant le verbe, alliant les mots et jouant avec les signes de ponctuation, pour créer OLNI.

   Cela ne fut pas sans embûches, vous vous en doutez bien. Il a fallu passer les épreuves du Feufou, le ministre planétaire de l’administration, récolter des graines de blé diamant — la monnaie d’Éditoris — et le graal du graal du graal : attirer les scribes accroupis, assis, debout, allongés, à l’horizontale, à la verticale ou en diagonale, toutes les positions étant acceptées.

   Et OLNI fut !

   En gros.

   En fait… j’ai peut-être inventé quelques trucs, quoique … mais je vous raconterai ça une autre fois.

Ariane

DES MOTS D’AUTEUR

Billet d’humeur

Il paraît que l’horloge de l’Apocalypse n’a jamais été aussi proche de minuit que maintenant.

Les rebuffades politiciennes à notre égard ou dans l’entre-soi des entresols bien gardés, les menaces de troisième guerre mondiale, les pandémies, les vulgarités communes, les comédies qu’on nous joue, qu’on nous fourre jusqu’à la garde dans les médias, ces miroirs truqués, n’ont jamais autant excité nos angoisses et craché sur nos rêves…

On m’a demandé de faire état de mon humeur, d’ajouter mon billet à ce grand tableau déglingué, ma teinte à ce que je nomme le marasme ambiant pour, dans le meilleur des cas mais pas dans le meilleur des mondes, apporter peut-être un regard, un éclairage, un semblant de lumière… quelque chose qui viendrait nous faire reprendre souffle, nous faire accoster sur une berge accueillante et tapissée d’herbe grasse.

Pour l’heure, il s’agit surtout de tenter de chercher du sens encore à tout cela, à ce monde décadent duquel nous ressortons tous un peu gauchis, ébréchés, branchés en permanence et si peu connectés à nous-mêmes et aux autres.

Chacun y va de ses petites névroses, du haut de sa petite tour de guet, voyant tout au travers de son prisme déformant… Pour les créateurs que nous sommes, cela peut parfois prendre les atours d’une interrogation… L’IA remplacera-t-elle les auteurs ? La créativité sera-t-elle reléguée aux soins du Saint Ordinateur capable de pondre un livre entier en quelques millisecondes, sans effort, sans sueur et sans sang ?

J’ai rejoint OLNI sans penser que j’allais, de fait, faire partie d’un archipel, inscrire mes mots dans une petite famille de livres crées loin du souci de rentrer dans des cases, de satisfaire à des canons, loin des standards, avec des mots qui ne seraient pas taillés jusqu’à l’usure, polis mais sans trop d’excès, des gemmes brutes, destinées à former un rébus, une fresque augurale, vue de haut…

Pour cela, laissons le temps au temps, si le petit nombre trônant sur leurs chaises-hautes nous le permettent.

L’horloge de l’Apocalypse sonnera-t-elle ou ne sonnera-t-elle pas ?

Toutes ces choses éparses peuvent sembler n’avoir aucun rapport les unes avec les autres, pourtant… Il s’agit à l’heure où tout se trouble dans notre relation au monde de tenter de voir clair en soi et de faire les choses qui comptent vraiment, celles qui ajoutent leur sel à notre âme.

Sans attente : sans surseoir et sans se projeter.

Juste pour la beauté du geste.

Érigeons. Érigeons des montagnes de livres pas commodes et affûtés contre la réalité qui grogne, construisons des endroits où cette dernière n’est pas niée mais intégrée, transfigurée, tordue, sublimée, dans cet entre-deux flottant où tous les possibles sont à la fois de mise et de rigueur.

Gardons espoir et sachons nous rappeler que l’Ordinateur ne fait que restituer ce que nous lui avons donné à moudre. Celui-ci ne fait que nous mimer, avec une capacité de traitement plus véloce, certes… Mais que sait-il du tangible derrière ces congères de lettres ? Que sait-il des odeurs, des couleurs, des sensations auxquelles les mots dont nous l’avons nourri sont pétris ?

Alors, plus que jamais, habitez vos mots.

Vous ne rêvez pas.

Ce billet est une injonction.

Faites les choses avec votre âme.

Mais, le matériau est rare, et cela laisse supposer que vous ayez encore de cela en stock…

Frédéric Bleumalt

6 thoughts on “OLNI vous conte…

  1. Répondre
    mmjl - 28 février 2024

    Bonsoir, j’adore l’image du pré rond pas trop carré. Bon anniversaire à Olni

    1. Répondre
      Valérie Collado - 28 février 2024

      Merci pour vos voeux!

    2. Répondre
      Ariane Frontezak - 29 février 2024

      Merci beaucoup ☺️

  2. Répondre
    Yves CHONIER - 29 février 2024

    Très fier je suis, Ariane, de te connaître et de faire partie de tes amis.
    J’adore ton petit texte ci-dessus, très imagé.
    Et surtout, bon anniversaire à cet ambitieux projet.

    1. Répondre
      Valérie Collado - 29 février 2024

      Merci pour vos bons voeux Yves!
      Ariane se fera un plaisir de vous répondre, je n’en doute pas.

    2. Répondre
      Ariane Frontezak - 29 février 2024

      Merci Yves. Je te retourne le compliment : heureuse de cette belle rencontre transformée en amitié fidèle.

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